Né à Auxonne le 5 avril 1764, Claude–Xavier Girault est le fils d’un médecin de l’Hôpital qui soigna les militaires malades pendant plus de quarante ans.
Après des études au Collège des Godrans de Dijon, il choisit la carrière d’avocat dans laquelle il fut reçu à 19 ans, mais son père préféra le pourvoir d’une charge de conseiller auditeur à la Cour des comptes de Bourgogne ; il y fut installé très jeune en 1786.
C’est à partir de cette date qu’il put s’appliquer à l’histoire et à l’archéologie, ses travaux de prédilection. Il concourut avec succès en 1788 au prix de l’Académie de Besançon sur le sujet « En quel temps le comté d’Auxonne et le ressort de Saint-Laurent furent-ils détachés de la province de la Franche-Comté pour être réunies partie à la cité et comté de Chalon, partie au duché de Bourgogne ? » Il devint alors membre de l’Académie de Besançon et de celle de Dijon.
En supprimant les cours des comptes, la Révolution arrête la carrière de Girault qui se retire à Auxonne et se consacre à diverses tâches, telles que l’assainissement des finances de l’Hôpital, le classement des archives, la constitution d’une bibliothèque publique, puis la gestion des affaires municipales.
Il fit la connaissance de Bonaparte, jeune lieutenant à l’École d’artillerie d’Auxonne, qui le nomma maire de la ville en 1801 ; il démissionna une fois sa tâche accomplie et s’installa à Dijon en 1811, comme avocat. C’est dans cette ville qu’il mourut le 5 novembre 1823.
Il fut inhumé à Fontaine -les-Dijon. Membre de nombreuses sociétés savantes, président de la Commission des antiquités de la Côte-d’Or, conservateur de la bibliothèque et du médailler de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, il effectua une multitude de travaux historiques dont beaucoup furent publiés. Doué d’un talent certain de classificateur, collectionneur, numismate, érudit, il s’intéressa surtout à l’histoire de la Bourgogne. Claude–Xavier Girault, homme de l’Ancien Régime, vécut une partie de sa vie au XIXe siècle. Il est une de ces anciennes figures originales d’antiquaires. Archéologue, historien, collectionneur et preneur de notes, mais aussi défenseur-militant du patrimoine : c’est lui qui acheta en 1821 pour qu’elles soient conservées, les deux chapelles du monastère des Feuillants à Fontaine-les-Dijon, qui servaient alors de forge et d’écurie.
Martine SPERANZA
Dernières tribulations de Claude-Xavier GIRAULT
Dans le courant du mois dernier, sur la page facebook de notre bonne ville, un évènement était annoncé sous le titre alléchant : « Médiathèque : remuons nos méninges, trouvons-lui un nom ! »
Mais là où il y avait un hic, c’est que ladite médiathèque avait déjà été nommée officiellement, il y a 3 ans, en septembre 2019, par délibération du conseil municipal ayant fait l’unanimité des votes.
On veut aujourd’hui revenir sur la désignation alors choisie : « Médiathèque Xavier Girault »
Une « fantaisie » aussi saugrenue que coûteuse pour faire moderne et satisfaire à la manie des « marques » et des « logos » surtout juteuse pour les officines de communication !
Pas chouette pour la mémoire d’un véritable défenseur auxonnais du patrimoine écrit !
Cliquez sur Chantecler pour obtenir plus de détails, dans notre blog du même nom, sur le fameux autant que fumeux remue-méninges du 6 octobre dernier qui devait être par ailleurs le théâtre d’une scène inattendue autant que mémorable.
Claude SPERANZA