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31 juillet 2024 3 31 /07 /juillet /2024 11:20

AUXONNE : LA SAUVEGARDE DU PATRIMOINE IMPÉRATIF D'HIER ET D'AUJOURD'HUI

En 2017, Martine, notre défunte épouse, avait publié une nouvelle édition de son JOURNAL DE L’EXPOSITION « BONAPARTE À AUXONNE 1788-1988 »

Pour accéder à ce texte, cliquez surLE BIEN PUBLIC annonçait dans son édition papier d'hier 30 juillet la mise en place d'un chantier de jeunes bien décidés à mettre en valeur ces monuments "emblématiques" d'Auxonne que sont le Château Louis XI et la Porte Royale. Pour plus de détails, nos lecteurs pourront consulter le PDF en lien ci-dessous

 

     Paraphrasant les paroles martiales d'un chant révolutionnaire devenu notre hymne national nous pourrions dire à ces jeunes bien sympathiques qu'ils entrent dans la carrière où leurs aînés les ont précédés.

    Certes pour un combat moins sanglant, mais néanmoins salvateur, sinon de la Patrie, du moins de ses richesses patrimoniales.

    Un combat que mena, en son temps et longtemps, Martine SPERANZA, ma défunte épouse, à la tête de centaines de jeunes bénévoles au sein d'équipes chaque année renouvelées, avec néanmoins des fidèles multiannuels.

    Elle aimait cette tâche et s'y est pleinement consacrée. En tant que conjoint j'ai connu et supporté tous les désagréments qu'implique un tel engagement sans condition. 

    Jean-Paul Sartre, dans sa préface de "L' Idiot de la famille", immense biographie de Gustave Flaubert déclare que "l'on entre dans un mort comme dans un moulin" (c'est du moins l'impression que donnent certaines interprétations libres à propos de Bonaparte).

       Je ne me permettrai pas d'agir ainsi à propos de Martine me contentant de lui rendre l'hommage que son dévouement à la cause méritait.

         Et ce, en rappelant simplement ce court épisode dans la longue série des chantiers qu'elle anima et conduisit pendant près d'une vingtaine d'années, au profit de la connaissance et de la renaissance du patrimoine militaire auxonnais, et, dans le cas présent, de l'environnement de la Porte Royale en particulier

Cet article nécessairement rédigé dans l'urgence ne nous a pas permis une longue recherche exhaustive dans ses archives papier ou numériques.

       Nous proposons toutefois à nos bienveillants lecteurs interessés par le sujet une courte sélection de documents que l'urgence ne nous a pas permis de commenter mais qui évoqueront l'importance de la tâche entreprise sur le site de la Porte royale dans les premières années de notre siècle.

Tâche dont les jeunes de 2024 prennent à présent le relai 

une vue ancienne très évocatrice du dix-neuvième siècle sur l'origine et l'auteur de laquelle nous ne pouvons donner, dans cet « article éclair », plus de précisions nous a semblé digne d'illustrer le propos de cet article

Vue ancienne (19ème siècle) de la Porte Royale

Vue ancienne (19ème siècle) de la Porte Royale

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Publié par Claude Speranza - dans Actualité Fortifications Défense du Patrimoine
20 novembre 2023 1 20 /11 /novembre /2023 22:28

Vendredi prochain 24 novembre, dans le courant de l'après-midi, je devrais prononcer une conférence sur Lazare Carnot à Dijon aux Archives départementales de la Côte-d'or.

L'annonce en est déjà faite sur mon blog « Chantecler » dans ce style inimitable qui lui est propre. Les amateurs pourront en prendre connaissance grâce au lien ci-dessous :

https://www.chantecler-auxonne.com/2023/11/auxonne-la-redaction-de-chantecler-en-panne-d-inspiration-du-20-novembre-2023-j-5451-apres-le-vote-negatif-fondateur.html

 

À tous les ami(e)s de Martine, sans rien déflorer du sujet, j'offre l'incipit que j'ai rédigé

 

 

"Je dédie cette conférence à mon épouse Martine décédée le 16 mai dernier.

Bibliothécaire et archiviste de la Ville d'Auxonne, responsable du Musée Bonaparte dont elle écrivit l'histoire et dressa un inventaire photographique complet, elle fut nécessairement une familière des Archives Départementales de la Côte-d'Or.

Dans son cadre professionnel, doublé d'une activité bénévole intense au sein de l'Association Auxonne-Patrimoine qu'elle avait créée, au travers de publications, de conférences, de visites guidées et de chantiers de restauration elle aura œuvré sans compter à la connaissance et à la défense du patrimoine auxonnais.

Vauban et Bonaparte, par les traces tangibles qu'ils ont laissées dans le paysage historique auxonnais auront été ses figures de prédilection.

Lazare Carnot, dont nous traitons aujourd'hui et dont le rapport direct avec Auxonne reste lointain, est resté extérieur au cadre de ses travaux.

J'ai malgré tout pris le parti, dans un souci d'hommage, de partir du cadre familier de Martine, qui était aussi le mien, avant arriver à pied-d'œuvre et d'ouvrir la tranchée avec l'ingénieur Lazare Carnot, admirateur et émule déclaré de Vauban.

Rendons-nous donc à Auxonne, plus précisément au 6 rue Vauban.

S'intégrant dans le cadre des façades avoisinantes, la longue façade de l'actuel Lycée Prieur, ne s'en distingue guère que par son fronton..."

Nos lecteurs nous permettrons d'emprunter l'illustration qui ne fait pas partie du power-point officiel de la conférence à notre blog Chantecler

 

Carnot, la tombe de l'exilé en terre prussienne

Carnot, la tombe de l'exilé en terre prussienne

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Publié par Claude Speranza - Auxonne-Patrimoine - dans Actualité Fortifications
3 janvier 2023 2 03 /01 /janvier /2023 15:46
Chantier du PORT-ROYAL (08-2010)

Chantier du PORT-ROYAL (08-2010)

AUXONNE, été 2010, Chantier du PORT ROYAL :

Des vestiges de fortifications mis au jour

Dans un article publié le 17 mai 2016 dans ce blog et intitulé

LA CONTREGARDE DU BASTION ROYAL

Martine SPERANZA annonçait sa conférence  intitulée de même

LA CONTREGARDE DU BASTION ROYAL

à l'Académie des Arts, des sciences et des  Belles Lettres de Dijon

Commission des antiquités et du patrimoine le 15 juin 2016

 

Cette conférence a fait depuis l'objet d'un article de Claude et Martine SPERANZA publié récemment dans le tome XLII des MÉMOIRES DE LA COMMISSION DES ANTIQUITÉS DU DÉPARTEMENT DE LA CÔTE-D'OR (CACO)

et intitulé LA CONTREGARDE DU BASTION ROYAL D'AUXONNE.

 

Pour d'évidentes raisons éditoriales, cet article ne peut être diffusé pour l'heure sur ce blog et nos lecteurs intéressés par sa lecture voudront bien s'adresser à leur libraire ou à leur bibliothèque.

 

Le présent article a donc pour simple but d'évoquer en bref les circonstances ayant présidé au travail archéologique officieux autant que bénévole mené par Claude et Martine SPERANZA au cours de l'été 2010 pour conserver la mémoire de la Contregarde du Bastion royal, aujourd'hui à moitié disparue ainsi que celle d'autres ouvrages de fortification ou d'hydraulique.

 

Le  PDF joint ci-dessous devrait permettre au lecteur de mieux situer le cadre de cette action au cours de l'été 2010

Claude SPERANZA

Publié par Martine Speranza - Auxonne-Patrimoine dans fortifications  La Saône

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Publié par Martine Speranza - Auxonne-Patrimoine - dans Fortifications La Saône
30 juin 2021 3 30 /06 /juin /2021 18:47

 

 

par Claude Speranza, auteur invité,

en collaboration avec Martine Speranza

 

 

 

POUR LIRE CE NOUVEL ARTICLE

CLIQUER SUR LE LIEN  CI-DESSOUS

Mots clés  : 

bastion, fortification irrégulière, Auxonne  (Côte d'Or), Vauban, Antoine (Joseph), d'Aspremont (ingénieur), Jombert (Charles-Antoine)

 

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Publié par Claude Speranza - dans Fortifications
2 novembre 2020 1 02 /11 /novembre /2020 17:31

Les fortifications d'Auxonne   2- FRONT ROYAL

LES FORTIFICATIONS D'AUXONNE  - 2 -

C'est le front des fortifications entre la tour du Cygne ( ou du Signe) au nord-est et la tour du Béchaux au nord-ouest.

Le projet de l'ingénieur d'Aspremont en 1673 est de renforcer  la Tour du Cygne par un important  bastion et de porter plus en avant le tracé d'un nouveau front, partant de la tour en direction de la Saône.

 

Ce  nouveau front portera, suivant l'usage, le nom de Front Royal

en l'honneur de Louis XIV.

Front avant 1673 et Front Royal projeté (achevé en 1679) - SHD Vincennes Front avant 1673 et Front Royal projeté (achevé en 1679) - SHD Vincennes

Front avant 1673 et Front Royal projeté (achevé en 1679) - SHD Vincennes

L'ancien front est composé de plusieurs éléments :

2 grosses tours, 5 petites tours et 1 porte

 

à savoir

 

1- La tour du Cygne (ou du Signe)

classée Monument historique le 28 mars 1939

 

C'est la vieille Tour Chatillon attestée dés 1375,  renforcée en 1525 avec un parement à bossages orné d'une salamandre, emblème de François 1er, que l'on peut voir sur la partie nord-est, en hauteur et proche du raccord avec l'enduit.

La toiture qui couvre la tour depuis peu de temps est provisoire et la protège des infiltrations des eaux de pluie.

La salamandre de la Tour du Cygne en 2020
La salamandre de la Tour du Cygne en 2020
La salamandre de la Tour du Cygne en 2020

La salamandre de la Tour du Cygne en 2020

ensuite

 

2- La Porte de Flammerans dont on a aucune représentation en élévation

 

ensuite

les 5 petites tours qui seront démolies en 1759  :

3- Tour Prelot,

4- Tour Malpas,

5- Tour Grippon,

6- Tour Chalofflot,

7- Tour Pavillon

 

8- Tour du Béchaux  grosse tour qui renforce  le mur d'enceinte et contrôle l'entrée des eaux de la Petite Saône. Il n'en subsiste aujourd'hui que des éléments souterrains et l'ancienne voûte de l'entrée des eaux.  

 

Pour plus de détails sur la Tour du Béchaux 

CLIQUER ICI

________________________________________________________________________________

 

FRONT ROYAL 1673-1679

 

6 années sont nécessaires pour réaliser les travaux projetés

(les chiffres et les lettres renvoient au plan de 1679 ci-dessous)

 

- 3 nouveaux bastions sont construits F, G, H pour fermer ce front nord

- les ouvrages extérieurs Q, R, S, T, V pour  défendre ces bastions

- la Porte Royale 13 pour entrer et sortir de la place forte du côté de la Comté

 

Plan d'Auxonne en 1679 SHD-Bibliothèque du Génie - Réserve Atlas 98a

Plan d'Auxonne en 1679 SHD-Bibliothèque du Génie - Réserve Atlas 98a

La vue est prise depuis la terrasse de la Tour du Cygne où sont les canons en regardant la Saône

La vue est prise depuis la terrasse de la Tour du Cygne où sont les canons en regardant la Saône

F - Le Bastion du Cygne 

 

(G sur le Plan de 1679) Situé à l'angle nord-est. C'était, depuis toujours, le point faible de l'enceinte d'Auxonne, malgré les dimensions de la tour qui a subi un  renforcement considérable au 16e siècle ; ici pas de zones marécageuses, pas de rivière pour empêcher l'ennemi d'approcher. Le projet d'Aspremont en 1673 est de renforcer cette tour par un important bastion et de porter plus en avant le tracé d'un nouveau front, partant de la Tour du Cygne en direction de la Saône. 

Ce bastion est le seul des huit bastions de la ville à avoir cette forme en losange, du fait du peu de largeur qu'il a entre les deux épaules.. Commencé par d'Aspremont en 1673, c'est le premier bastion à avoir été achevé en 1679. Il est en grande partie détruit : il ne reste que l'épaule et le flanc qui regardent  du côté du Bastion du Gouverneur.Il fait  partie du domaine militaire.

Bastion du Cygne & Bastion Royal - Musée des Plans Reliefs - Paris  Photo C. Carlet

Bastion du Cygne & Bastion Royal - Musée des Plans Reliefs - Paris Photo C. Carlet

G - Le Bastion Royal

 

(G sur le Plan de 1679)  Il fait aussi partie encore aujourd'hui du domaine militaire. C'est un bastion créé de toute pièce par d'Aspremont. Avant 1673 le tracé de l'ancienne enceinte était bien plus à l'intérieur de la ville, joignant la Tour de Flammerans ( = Porte Royale) à la Tour du Béchaux.  Cette partie de vieux mur a été démolie en 1759. Un vaste trou d'eau, appelé le Creux des Capucins (du nom d'un couvent tout proche) occupait l'intérieur du Bastion.

Une contregarde revêtue en pierre (S sur le Plan de 1679), une tenaille R entre le Royal et  le Cygne et une tenaille T entre le Royal et le Béchaux protégeaient ce front.

 

Pour en savoir plus LIRE sur ce Blog

l'article "La Contregarde du Front Royal"

 

H - Le Bastion du Béchaux

 

(H sur le Plan de 1679)
Ce bastion tient son nom de la grosse tour du Béchaux qu'il a incorporée dans une des ses faces, il n'a pas une forme régulière et montre l'adaptation courante des formes à l'existant. C'est d'Aspremont qui l'a commencé et Vauban qui l'a terminé. Son revêtement a été complètement refait au 19e siècle. Ce bastion est le seul à avoir conservé son parapet.

 

26 - Entrée de la Petite Saône

 

(26 sur le plan de 1679)
Le système des eaux pour alimenter les fossés de la place était complexe et d'Aspremont, selon Vauban, n'avait pas bien maîtrisé le sujet. En 1679, Vauban ordonne donc de creuser les fossés plus profondément pour qu'il y ait une plus grande quantité d'eau.

 

(V sur le plan de 1679)

L'entrée de l'eau pour les fossés était protégée par un batardeau en trapèze remplacé en 1845 par  l'ouvrage actuel . La Petite Saône elle, pénétrait dans la ville par une voûte sur la face du Bastion, une grille protégeait l'entrée.  Un petit canal alimentait  un moulin m (construit en 1789), c'est aujourd'hui l'entrée de la Petite Saône.
 

_____________________________________________________________________________

 

 

La Porte Royale

(3 sur le plan de 1679) est la porte pour entrer et sortir

de la place forte du côté de la Comté.

 

 

C'est à cet édifice le plus remarquable du Front Royal

que nous consacrerons la prochaine fiche

 

Les fortifications d'Auxonne  3 - PORTE ROYALE

 

 

Auxonne Porte Royale 1676-1717 - Entrée nord de la place forte - Classée Monument Historique

Auxonne Porte Royale 1676-1717 - Entrée nord de la place forte - Classée Monument Historique

Texte et photos (sauf mention) : Martine Speranza   /  2 novembre 2020

Mots clés : Auxonne (Bourgogne), place forte, fortifications, Vauban, d'Apremont, architecture militaire, bastion

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Publié par Martine Speranza - Auxonne-Patrimoine - dans Fortifications
28 août 2020 5 28 /08 /août /2020 18:40

 

Les fortifications d'Auxonne   1- APERÇU HISTORIQUE

 

Au 12ème siècle Auxonne, dans la mouvance du Comté de Bourgogne, est défendue par une simple levée de terre hérissée de palissades et protégée par un large fossé, mais en 1237 le duc de Bourgogne fait de la ville une tête de pont, sentinelle du Duché sur la rive gauche de la Saône. Pendant plusieurs siècles les Auxonnais perfectionnent  et renforcent cette enceinte, lui substituant des remparts maçonnés, avec 23 tours, 2 tournelles et 4 portes.

En 1479, lorsque Louis XI conquiert la Bourgogne, Auxonne devient française et ville frontière face aux terres d'Empire qui englobent la Franche-Comté. Le roi dote la ville d'un château adapté aux nécessités nouvelles de l'artillerie. Au 16ème siècle, au temps de la grande lutte entre François Ier et Charles-Quint, on renforce les tours médiévales en édifiant des boulevards en terre, sur le front nord et derrière le Château

Tibériade de Bredin, dite Tableau de la Levée - Archives municipales d'Auxonne - Peinte par Euvrard Bredin en 1575

Tibériade de Bredin, dite Tableau de la Levée - Archives municipales d'Auxonne - Peinte par Euvrard Bredin en 1575

La Guerre de Trente Ans (1618-1648) rend à Auxonne son rôle de couverture du royaume à l'est. En 1635 et 1636 on construit de grands ouvrages qui préfigurent les bastions et un ravelin couvrant la sortie du Château.

Auxonne en 1638 - BnF - la couleur jaune figure les ouvrages en projet

Auxonne en 1638 - BnF - la couleur jaune figure les ouvrages en projet

Lors des deux conquêtes successives de la Franche-Comté (1668 et 1674), Auxonne est le point de passage obligé de l'artillerie et des troupes et quand la guerre éclate contre la Hollande, quand les Impériaux menacent envahir  la Bourgogne et la Champagne, Louis XIV dépense de 1673 à 1679 des sommes considérables  pour fortifier la ville. En 1670 déjà, le Chevalier de Clerville, Commissaire général des fortifications fait un projet d'augmentation à la demande de Colbert, mais en 1673, c'est le comte d'Aspremont qui est chargé de renforcer la place d'Auxonne et de la mettre "en état de ne pas craindre les attaques de l'ennemi". Le projet d'Aspremont incorpore les ouvrages extérieurs de 1636 à de nouveaux bastions et en crée d'autres, agrandissant la ville au-delà de l'enceinte médiévale, du côté nord. Mais les travaux avancent très lentement et lorsque d'Aspremont meurt en juin 1678, la place est loin d'être achevée.

Auxonne 1673 Plan de la ville avant travaux Service historique de la Défense Vincennes

Auxonne 1673 Plan de la ville avant travaux Service historique de la Défense Vincennes

Auxonne "1677 pour rendre compte" Service historique de la Défense Vincennes

Auxonne "1677 pour rendre compte" Service historique de la Défense Vincennes

C'est Vauban qui lui succède dans la direction des travaux. Il est déjà venu à Auxonne en 1668 et en 1675 pour donner son avis, il connaît donc les lieux. Il revient à Auxonne en janvier 1679 "pour voir ce qu'il reste à faire" et prend la direction des opérations. Il constate que si certains bastions sont bien avancés, un seul est terminé, et les plus anciens sont encore à rattacher au corps de la place, les vieilles courtines sont à remplacer, les ouvrages extérieurs à faire et les fossés à aménager. Il dote la place d'Auxonne des bâtiments indispensables : casernes, corps de garde, arsenal et reconstruit le pont sur la Saône.

De nombreux mémoires et plans signés de Vauban et adressés au roi proposent des améliorations qui concernent surtout le système des eaux des fossés et d'importantes augmentations (1699) : deux ouvrages à cornes auraient coiffé les bastions du Cygne, de Notre-Dame et un troisième aurait protégé l'entrée du pont, mais ils n'ont jamais été édifiés.

Auxonne Plan d'augmentation 1699 par Vauban - Service Historique de la Défense Vincennes

Auxonne Plan d'augmentation 1699 par Vauban - Service Historique de la Défense Vincennes

Par la paix de Nimègue (1678-1679, la Franche-Comté devient officiellement  française, Auxonne n'est plus ville frontière. Vauban fortifie Besançon et fait des projets pour Belfort, nouvelle place forte destinée à barrer la porte de la Bourgogne aux Allemands.

Si le rôle de ville frontière est terminé pour Auxonne, sa position géographique lui permet de devenir  un important dépôt d'artillerie :  "très bien situé à l'égard de la ville qui est un lieu caché où l'on ne s'avisera jamais de deviner — écrit Vauban à Louvois en 1687 — qu'on y fasse là des équipages d'artillerie pour la Catalogne, l'Italie, l'Allemagne et la Franche-Comté".

Auxonne 1760 - Service Historique de la Défense Vincennes

Auxonne 1760 - Service Historique de la Défense Vincennes

La place d'Auxonne sera à nouveau augmentée et renforcée après le siège de 1815, mais c'est en 1871 que la place jouera pour la dernière fois un rôle militaire avant d'être déclassée en 1895. On commença alors la démolition des fortifications, à la recherche d'un essor économique qu'elles semblaient entraver. C'est la guerre de 1914-1918 qui arrêtera la démolition des fortifications.

Plan d'Auxonne Projets 1865 - Service historique de la Défense Vincennes

Plan d'Auxonne Projets 1865 - Service historique de la Défense Vincennes

Plan d'Auxonne joint à la convention de déclassement 1895 - AMA

Plan d'Auxonne joint à la convention de déclassement 1895 - AMA

AIDE A LA LECTURE

La version pdf de ce document est proposée au lecteur pour une meilleure impression du texte. Pour les images la version du diaporama du blog est meilleure.

Bibliographie : Les fortifications d'Auxonne et Vauban par Martine Speranza in Mémoires de la Société d'Emulation du Doubs Histoire et Patrimoine comtois - Nouvelle série n°50 – 2008

Auxonne, iconographie de la frontière (1477-1678)  par Martine Speranza in  Chastels et maisons fortes  5 – Centre de Castellologie de Bourgogne  2015

Pour le pdf  CLIQUEZ SUR LE LIEN CI-DESSOUS

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Publié par Martine Speranza - Auxonne-Patrimoine - dans Fortifications
17 mai 2016 2 17 /05 /mai /2016 16:38

 

    CONFERENCE  par Martine SPERANZA

 

le mercredi 15 juin 2016  à 18h à Dijon

 

Académie des Arts, des sciences et des  Belles Lettres de Dijon

Commission des antiquités et du patrimoine

 

Salle de l'Académie , 5 rue de l'Ecole de Droit - Accueil Porte H - Entrée libre et gratuite

Auxonne - Le Port royal avant son ouverture en 2011

Auxonne - Le Port royal avant son ouverture en 2011

Cette conférence fait le point sur des vestiges d’ouvrages extérieurs de fortifications mis au jour au mois de juillet 2010.

En effet à cette date un chantier commençait devant le Bastion royal pour l’aménagement d’un port de plaisance privé, situé au nord de la ville en bordure de la Saône. L’existence de cette contregarde devant le Bastion royal était connue, bien représentée sur les plans militaires jusqu’en 1895, date du démantèlement de la place d’Auxonne. Puis le fossé a été comblé et ce terrain militaire est resté couvert de broussailles pendant plusieurs décennies.

Les autres ouvrages extérieurs de la place ont tous été arasés au début du 20ème siècle, sauf une demi-lune derrière le Château, puis les fossés ont été comblés pour l’aménagement des terrains nécessaires à l’extension de la ville hors de ses murs.

Les travaux de creusement du bassin du port ont fait apparaître une partie d’une grande contregarde en pierre de Mantoche qui doublait le Bastion royal et une petite demi-contregarde qui protégeait l’entré des eaux, datant aussi du 17ème siècle.

La contregarde en cours de déblaiement en 2010 - Photo Sylvain Voizenet

La contregarde en cours de déblaiement en 2010 - Photo Sylvain Voizenet

Mots-clés,  Auxonnne, fortifications, contregarde, archéologie, port, bastion royal

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Publié par Martine Speranza - Auxonne-Patrimoine - dans Fortifications
29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 00:00

 Auxonne - fortifications - porte militaire- style Renaissance - Louis XII -  demi-lune -  fac-similé - anges porte-écu  

 

Porte de Comté dessin Porte de Comté Gravure de J-M Lombard 1807 A comme Angelots B comme Briques bleues P comme Passage Porte de Comté profil

 

LA PORTE DE COMTÉ  a été construite par Louis XII en 1503. C'est l'entrée Est de la ville du côté de la Franche-Comté.

 

Pour découvrir l'histoire et l'architecture de cet édifice remarquable de l'architecture militaire du 16ème siècle, inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1925

 

 CLIQUEZ ICI   et télécharger le fichier pdf "LA PORTE DE COMTÉ 1503" 

 

Cette fiche de 2 pages a paru au mois de septembre dernier dans le n° 15 -2012 du Bulletin de la Communauté de communes AUXONNE VAL DE SAONE

 

Anges porte-écu

 

 

EN SUPPLÉMENT  CLIQUER ICI

pour ouvrir le fichier "LA PORTE DE COMTÉ - Etude de détail"

 

 

 

 

Inscription 

SOUS LA VOÛTE UNE INSCRIPTION INDÉCHIFFRABLE

JUSQU’EN  1807   

 

Les circonstances dans lesquelles cette porte a été construite ont été résumées dans un texte gravé dans la pierre en 1503. L’inscription, écrite en caractères gothiques carrés sur deux colonnes, a été gravée sur une pierre cassante de sorte que le marteau du graveur  a souvent fait lever des écailles qui  rendent cette inscription assez difficile à déchiffrer, elle était pourtant destinée à la postérité. Pour augmenter la difficulté, elle se trouve placée sous la voûte de la porte charretière, là où le fréquent passage des voitures ne permettait pas de s’arrêter longtemps.

En 1807  la photographie n’est pas encore inventée, mais Xavier Girault, érudit auxonnais,  s’associe avec M. Masson, pharmacien et chimiste à Auxonne,  pour déchiffrer cette inscription. Il va utiliser  le  procédé proposé par un de ses amis, Aubin-Louis Millin, naturaliste et archéologue, directeur du périodique Le Magasin Encyclopédique :

 

   

LE PROCÉDÉ : LE FAC SIMILE

   

« C’est un procédé typographique qui permet de reproduire une inscription : on lave la pierre, on la couvre d’encre d’imprimerie ; on applique dessus du papier trempé et on le retire chargé de toutes les lettres, qui paraissent blanches sur un fond noir quand elles sont en creux, et noires sur un fond blanc quand elles sont en relief. Comme les lettres sont alors à rebours il faut les lire en sens inverse ; mais en présentant la feuille au jour, on lit par derrière  le papier et toutes les lettres se trouvent dans leur première position. Pour obtenir une plus grande transparence des lettres on doit se servir de papier peu collé. On enlève l’encre qui salit la pierre en la lavant avec une dissolution de potasse. Le procédé est connu depuis longtemps en Italie… C’est M. Marcel, aujourd’hui directeur de l’Imprimerie impériale, qui, dans le  temps où il accompagnait notre illustre Empereur  dans la mémorable expédition d’Egypte, a songé le premier à lever ainsi les inscriptions gravées sur la pierre. Il a rapporté le fac simile de la curieuse inscription de Rosette, et c’est d’après cette épreuve qu’elle a été lue, gravée et publiée.»

in Millin, Aubin-Louis Voyage dans les départemens du Midi de la France, Tome 2 p. 334-335  1807-1811

 

L'INSCRIPTION  

 

Inscription

 

LA TRANSLATION

 

Translation

 

Xavier Girault publie alors un long article 

« Explication des emblèmes et inscription de l’une des portes de la ville d’Auxonne » dans le Magasin Encyclopédique de 1810 tome 2, p. 58

On y trouve une translation en caractères romains du texte de l’inscription et un dessin de la Porte de Comté par Jean-Marie Lombard, professeur à l’Ecole d’artillerie d’Auxonne montrant les emblèmes dont elle est ornée. Nous proposons une traduction à partir de cette translation :

 

 LA TRADUCTION

 

Pour le Roy de ce royaume régnant lors

Ville et mortes-payes et estoit mandées des

fut fait ce boullovart

Levés de Milice à l’extérieur principalement

l’an cinq cens et III.

de Pontailler et s’appeloit le Muraille

par monseigneur  Engelbert de Cleves

qu’il baztiza par son nom et pour lors estoit

Conte de Nevers Lieutenant Gou-

à la ville avec aucuns le honnorable

verneur pour le Roy en Bourgogne fut fait le

homme le maire Huguenin Courtois et

devis de cette besoigne et estoit

estant la ville affectée vivement de

son  Bailli Messire Jeahn de Karolle

mortalité pour ce, vous qui ce lisés

venant et  en ce lieu  commis pour solliciter les

priés Dieu pour les trépassés. Fait

ouvrages Anthoine Godefroy Capitaine de la

année de l’incarnation du seigneur MDIII. Jeh Vainier.

  

  

Sources :

 Girault, Claude-Xavier Explication des emblèmes et inscription de l’une des portes de la ville d’Auxonne  dans le Magasin Encyclopédique de 1810, tome 2, p. 58

Translation du texte de l’inscription par Xavier-Girault

La Porte de Comté dessin de Lombard fils ?, Musée Bonaparte Auxonne © Photo Bruno François

La Porte de Comté gravure (d'après le dessin de Lombard fils)

 

Photographies : Martine Speranza 

 

Fiche 008- 29 décembre 2012       auxonne-patrimoine.net   ©  Martine Speranza

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Publié par Martine Speranza - Auxonne-Patrimoine - dans Fortifications

Auxonne : Histoire & Patrimoine

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  • : La Petite Fabrique de l’Histoire est le blog historique de Martine SPERANZA créé en 2011. Depuis juin 2021, elle s'était adjoint la collaboration de Claude SPERANZA, son mari. Après le décès de Martine survenu le 16 mai 2023, Claude s'efforcera de poursuivre l'activité de La Petite Fabrique de l’Histoire. Martine SPERANZA est auteure de diverses publications relatives à l'histoire locale.
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Barrage vers 1850Vue du barrage d'Auxonne vers 1850  par Charles-Edouard Rougeot - Huile sur toile - Collections du Musée Bonaparte à Auxonne - Photo B. François.

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LA GIBERNE

Destinée aux curieux en quête de munitions, La GIBERNE  contiendra des  documents qui peuvent préciser une recher-che en cours, élaborer la fiche descriptive d'un bâtiment, donner la réponse à une question posée ...

ANNUAIRE DIDOT-BOTTIN 1889 Côte-d'Or extraits