Auxonne - fortifications - porte militaire- style Renaissance - Louis XII - demi-lune - fac-similé - anges porte-écu
LA PORTE DE COMTÉ a été construite par Louis XII en 1503. C'est l'entrée Est de la ville du côté de la Franche-Comté.
Pour découvrir l'histoire et l'architecture de cet édifice remarquable de l'architecture militaire du 16ème siècle, inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1925
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Cette fiche de 2 pages a paru au mois de septembre dernier dans le n° 15 -2012 du Bulletin de la Communauté de communes AUXONNE VAL DE SAONE
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SOUS LA VOÛTE UNE INSCRIPTION INDÉCHIFFRABLE
JUSQU’EN 1807
Les circonstances dans lesquelles cette porte a été construite ont été résumées dans un texte gravé dans la pierre en 1503. L’inscription, écrite en caractères gothiques carrés sur deux colonnes, a été gravée sur une pierre cassante de sorte que le marteau du graveur a souvent fait lever des écailles qui rendent cette inscription assez difficile à déchiffrer, elle était pourtant destinée à la postérité. Pour augmenter la difficulté, elle se trouve placée sous la voûte de la porte charretière, là où le fréquent passage des voitures ne permettait pas de s’arrêter longtemps.
En 1807 la photographie n’est pas encore inventée, mais Xavier Girault, érudit auxonnais, s’associe avec M. Masson, pharmacien et chimiste à Auxonne, pour déchiffrer cette inscription. Il va utiliser le procédé proposé par un de ses amis, Aubin-Louis Millin, naturaliste et archéologue, directeur du périodique Le Magasin Encyclopédique :
LE PROCÉDÉ : LE FAC SIMILE
« C’est un procédé typographique qui permet de reproduire une inscription : on lave la pierre, on la couvre d’encre d’imprimerie ; on applique dessus du papier trempé et on le retire chargé de toutes les lettres, qui paraissent blanches sur un fond noir quand elles sont en creux, et noires sur un fond blanc quand elles sont en relief. Comme les lettres sont alors à rebours il faut les lire en sens inverse ; mais en présentant la feuille au jour, on lit par derrière le papier et toutes les lettres se trouvent dans leur première position. Pour obtenir une plus grande transparence des lettres on doit se servir de papier peu collé. On enlève l’encre qui salit la pierre en la lavant avec une dissolution de potasse. Le procédé est connu depuis longtemps en Italie… C’est M. Marcel, aujourd’hui directeur de l’Imprimerie impériale, qui, dans le temps où il accompagnait notre illustre Empereur dans la mémorable expédition d’Egypte, a songé le premier à lever ainsi les inscriptions gravées sur la pierre. Il a rapporté le fac simile de la curieuse inscription de Rosette, et c’est d’après cette épreuve qu’elle a été lue, gravée et publiée.»
in Millin, Aubin-Louis Voyage dans les départemens du Midi de la France, Tome 2 p. 334-335 1807-1811
L'INSCRIPTION
LA TRANSLATION
Xavier Girault publie alors un long article
« Explication des emblèmes et inscription de l’une des portes de la ville d’Auxonne » dans le Magasin Encyclopédique de 1810 tome 2, p. 58
On y trouve une translation en caractères romains du texte de l’inscription et un dessin de la Porte de Comté par Jean-Marie Lombard, professeur à l’Ecole d’artillerie d’Auxonne montrant les emblèmes dont elle est ornée. Nous proposons une traduction à partir de cette translation :
LA TRADUCTION
Pour le Roy de ce royaume régnant lors | Ville et mortes-payes et estoit mandées des |
fut fait ce boullovart | Levés de Milice à l’extérieur principalement |
l’an cinq cens et III. | de Pontailler et s’appeloit le Muraille |
par monseigneur Engelbert de Cleves | qu’il baztiza par son nom et pour lors estoit |
Conte de Nevers Lieutenant Gou- | à la ville avec aucuns le honnorable |
verneur pour le Roy en Bourgogne fut fait le | homme le maire Huguenin Courtois et |
devis de cette besoigne et estoit | estant la ville affectée vivement de |
son Bailli Messire Jeahn de Karolle | mortalité pour ce, vous qui ce lisés |
venant et en ce lieu commis pour solliciter les | priés Dieu pour les trépassés. Fait |
ouvrages Anthoine Godefroy Capitaine de la | année de l’incarnation du seigneur MDIII. Jeh Vainier. |
Sources :
Girault, Claude-Xavier Explication des emblèmes et inscription de l’une des portes de la ville d’Auxonne dans le Magasin Encyclopédique de 1810, tome 2, p. 58
Translation du texte de l’inscription par Xavier-Girault
La Porte de Comté dessin de Lombard fils ?, Musée Bonaparte Auxonne © Photo Bruno François
La Porte de Comté gravure (d'après le dessin de Lombard fils)
Photographies : Martine Speranza
Fiche 008- 29 décembre 2012 auxonne-patrimoine.net © Martine Speranza