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11 octobre 2022 2 11 /10 /octobre /2022 21:55
Claude-Xavier GIRAULT, avocat, archéologue et antiquaire
Claude-Xavier GIRAULT, avocat, archéologue et antiquaire

 Né à Auxonne le 5 avril 1764, Claude–Xavier Girault est le fils d’un médecin de l’Hôpital qui soigna les militaires malades pendant plus de quarante ans.

Après des études au Collège des Godrans de Dijon, il choisit la carrière d’avocat dans laquelle il fut reçu à 19 ans, mais son père préféra le pourvoir d’une charge de conseiller auditeur à la Cour des comptes de Bourgogne ; il y fut installé très jeune en 1786.

C’est à partir de cette date qu’il put s’appliquer à l’histoire et à l’archéologie, ses travaux de prédilection. Il concourut avec succès en 1788 au prix de l’Académie de Besançon sur le sujet « En quel temps le comté d’Auxonne et le ressort de Saint-Laurent furent-ils détachés de la province de la Franche-Comté pour être réunies partie à la cité et comté de Chalon, partie au duché de Bourgogne ? » Il devint alors membre de l’Académie de Besançon et de celle de Dijon.

En supprimant les cours des comptes, la Révolution arrête la carrière de Girault qui se retire à Auxonne et se consacre à diverses tâches, telles que l’assainissement des finances de l’Hôpital, le classement des archives, la constitution d’une bibliothèque publique, puis la gestion des affaires municipales.

Il fit la connaissance de Bonaparte, jeune lieutenant à l’École d’artillerie d’Auxonne, qui le nomma maire de la ville en 1801 ; il démissionna une fois sa tâche accomplie et s’installa à Dijon en 1811, comme avocat. C’est dans cette ville qu’il mourut le 5 novembre 1823.

Il fut inhumé à Fontaine -les-Dijon. Membre de nombreuses sociétés savantes, président de la Commission des antiquités de la Côte-d’Or, conservateur de la bibliothèque et du médailler de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, il effectua une multitude de travaux historiques dont beaucoup furent publiés. Doué d’un talent certain de classificateur, collectionneur, numismate, érudit, il s’intéressa surtout à l’histoire de la Bourgogne. Claude–Xavier Girault, homme de l’Ancien Régime, vécut une partie de sa vie au XIXe siècle. Il est une de ces anciennes figures originales d’antiquaires. Archéologue, historien, collectionneur et preneur de notes, mais aussi défenseur-militant du patrimoine : c’est lui qui acheta en 1821 pour qu’elles soient conservées, les deux chapelles du monastère des Feuillants à Fontaine-les-Dijon, qui servaient alors de forge et d’écurie.  

 

Martine SPERANZA

 

Dernières tribulations de Claude-Xavier GIRAULT

 

Dans le courant du mois dernier, sur la page facebook de notre bonne ville, un évènement était annoncé sous le titre alléchant : « Médiathèque : remuons nos méninges, trouvons-lui un nom ! »

Mais là où il y avait un hic, c’est que ladite médiathèque avait déjà été nommée officiellement, il y a 3 ans, en septembre 2019, par délibération du conseil municipal ayant fait l’unanimité des votes.

On veut aujourd’hui revenir sur la désignation alors choisie : « Médiathèque Xavier Girault »

Une « fantaisie » aussi saugrenue que coûteuse pour faire moderne et satisfaire à la manie des « marques » et des « logos » surtout juteuse pour les officines de communication !

Pas chouette pour la mémoire d’un véritable défenseur auxonnais du patrimoine écrit !

Cliquez sur Chantecler pour obtenir plus de détails,  dans notre blog du même nom, sur le fameux autant que fumeux remue-méninges du 6 octobre dernier qui devait être par ailleurs le théâtre d’une scène inattendue autant que mémorable.

 

 

Claude SPERANZA

 

 

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Publié par Martine Speranza - Auxonne-Patrimoine - dans Galerie auxonnaise
6 octobre 2022 4 06 /10 /octobre /2022 22:08
Grosey ne fut jamais procureur impérial.jpg

Grosey ne fut jamais procureur impérial.jpg

 

Un duel à la loupe : BONAPARTE contre GROSEY (4)

 

Nous avions conclu le troisième article de notre série « Un duel à la loupe », en faisant mention, sans plus de précisions, d’un détail sujet à caution permettant, pour le moins, de douter de la réalité historique du duel Bonaparte-Grosey.

 

Ce détail rapporté par différentes gazettes et périodiques des années 1840 (entre autres : Le Spectateur de Dijon du 13 décembre 1843, L’Écho rochelais du 15 décembre 1843, L’Illustration du 13 janvier 1844, Le Moniteur Universel du 09 janvier 1844, le Nürnberger Kurier du 24 février 1844) et rapporté plus tard par Claude PICHARD et, jusqu’à nos jours, par divers auteurs, en voici la teneur :

« Lorsque Bonaparte fut arrivé au pouvoir Grosey [ndlr ou Grosset selon les versions], lui demanda un emploi. Sa requête contenait ce singulier passage : « Si tu ne me reconnais pas, tu te rappelleras du jeune dôlois qui t’as donné un coup d’épée sur le rempart d’Auxonne ». Bonaparte au lieu de se fâcher fit droit à la requête de Grosey [ndlr ou Grosset selon les versions] et le nomma procureur impérial à Béfort ».

Le hic dans cette affaire est que la réalité de cette prétendue nomination ne résiste pas à l’examen puisque de 1800 à 1813 on retrouve invariablement, dans les documents officiels, le dénommé Grosey en poste de juge à Lons-le-Saunier, au criminel (1800-1811) puis au civil (1812-1813)

En atteste l’excellent ouvrage collectif édité en 1991 par la Société d’émulation du Jura intitulé Dictionnaire biographique des administrateurs du JURA 1790-1800 en page 157 à l’article 286 Grosey Louis Denis Catherin (1750-1817)

Les almanachs impériaux (de 1805 à 1813 disponibles sur BnfGallica) consultés, démentent eux aussi formellement toute nomination de « procureur impérial à Béfort » qui aurait pu concerner ledit Grosey, et placent invariablement celui-ci à Lons-le-Saunier dans la fonction de juge au criminel, puis au civil.

En fait, Grosey avocat en parlement et homme de loi qui remplissait les fonctions d’accusateur public sous le Directoire au chef-lieu de son département, Lons-Le Saunier, fut sans doute « recyclé » en place, au moment du Consulat, comme tant d’autres en France, qui ne s’étaient jamais battus en duel avec Bonaparte…

 

Et puis, réflexion faite, ce « jeune dôlois » né en 1750 et qui avait donc 19 ans de plus que Bonaparte il n’était pas si jeune que ça autour de 1790, époque du duel supposé !

Il est encore plus difficile d’imaginer, une dizaine d’années plus tard, un magistrat, quinquagénaire ou presque, qui plus est dans la fonction d’accusateur public à Lons-le-Saunier, et visiblement soucieux de sa carrière,  interpellant  aussi cavalièrement le premier Consul.

 

L’anecdote est sans doute séduisante mais sa réalité historique semble s’évanouir, comme fumée au vent, à l’examen des archives

 

Fin de l'histoire

 

 

Martine SPERANZA avec la collaboration active de Claude SPERANZA

 

 

 

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Publié par Martine Speranza - Auxonne-Patrimoine - dans Napoléon Bonaparte
28 septembre 2022 3 28 /09 /septembre /2022 13:15

 

 

Le mobilier du lieutenant BONAPARTE, du « fripier » aux INVALIDES (1)

Mobilier Bonaparte au Musée de l'Armée.jpg

Mobilier Bonaparte au Musée de l'Armée.jpg

En 2017, nous avons publié une nouvelle édition du JOURNAL DE L’EXPOSITION « BONAPARTE À AUXONNE 1788-1988 »

Pour accéder à ce texte, cliquez sur

BONAPARTE A AUXONNE

version numérique du Petit Journal de l'exposition BONAPARTE A AUXONNE qui a eu lieu en 1988.

En page 12 de cette nouvelle édition, sous le titre

« ÉTAT DE CE QUI RESTE DU SEJOUR AUJOURD'HUI » nous écrivions :

« La chambre que Bonaparte occupa en 1791 dans le Pavillon de la Ville aux casernes, a été conservée avec sa cheminée et sa platine. Une table et deux chaises en bois, qui faisaient partie du mobilier, ont été retirées du Musée d'Auxonne où elles étaient en dépôt, en 1897 et données au Musée de l'Armée aux Invalides (lors de sa création) par leur propriétaire le lieutenant MOUTILLARD (héritier GAVET). Ce mobilier a été remplacé par des copies d'après les originaux. »

Notre lecteur aura bien compris que ces copies, réalisées au cours de la deuxième moitié du siècle dernier se trouvent actuellement dans la Chambre de BONAPARTE, au quartier du même nom.

Les originaux (ou du moins réputés tels) sont toujours aux Invalides et notre image du jour tirée du journal L’ILLUSTRATION du 3 juillet 1897, les montre tels qu’ils étaient à cette date.

Dans la suite de la présente série, qui sera réalisée avec la collaboration active de Claude SPERANZA, nous vous proposerons de suivre les péripéties du mobilier du lieutenant BONAPARTE, du « fripier » aux INVALIDES et nous ferons plus ample connaissance avec leurs divers acteurs.

 

Martine SPERANZA


 


 

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Publié par Martine Speranza - Auxonne-Patrimoine - dans Napoléon Bonaparte
15 septembre 2022 4 15 /09 /septembre /2022 18:47

 

Un duel à la loupe : BONAPARTE contre GROSEY (3)

Le rempart du Cygne Théâtre d'un duel .jpg

Le rempart du Cygne Théâtre d'un duel .jpg

Dans notre précédent article nous faisions part des premiers résultats de notre recherche de traces imprimées du duel « auxonno-dolois » Grosey-Bonaparte.

La première piste suivie dans cette recherche sur les traces du Commandant Bois nous avait malheureusement conduit à une impasse

Un duel à la loupe: BONAPARTE contre GROSEY (2)

 

Aujourd’hui c’est justement un Auxonnais, Claude PICHARD, qui pourrait nous tirer d’embarras en nous conduisant à une source imprimée doloise dont l’étude fera l’objet du présent article.

Dans son ouvrage Napoléon Bonaparte à Auxonne (Auxonne, 1857) Claude Pichard écrit en page 34 la note suivante qui occupe une grande partie de la page :

« Ajoutons ici la notice suivante recueillie par le savant bibliothécaire de Dole, M. Pallu, et insérée dans l'Album Dolois du dimanche 3 décembre 1843 ? : Louis-Denis-Catherin Grosey, né à Dole le 25 novembre 1750, ancien président dutribunal civil de Lure, mort à Crissey près Dole, en 1817, avait eu dans sa jeunesse ungoût très-vif pour faire des armes ; aussi avait-il la réputation d'un bretteur. Un jour qu'il était à Auxonne, il se prit de querelle avec Bonaparte et se battit en duel avec lui. Lorsque Bonaparte fut arrivé au pouvoir, Grosey lui demanda un emploi. Sa requête contenait ce singulier passage : Si tu ne me reconnais pas, tu te rappelleras du jeune Dolois qui t'a donné un coup d'épée, sur le rempart du Cygne à Auxonne. — Bonaparte, au lieu de se fâcher, fit droit à la requête de Grosey et le nomma procureur impérial à Béfort. »

 

Nos lecteurs pourront lire eux-mêmes, dans sa forme originale « la notice suivante recueillie par le savant bibliothécaire de Dole, M. Pallu, et insérée dans l'Album Dolois du dimanche 3 décembre 1843 ? » sur le PDF ci-dessous réalisé à leur intention.

Ils comprendront le point d’interrogation ajouté par Claude Pichard derrière la date. Renseignements pris, cet album dolois est bien de 1843

À noter que Claude Pichard ajoute au texte du « savant bibliothécaire de Dole, M. Pallu » un détail de son cru précisant à propos de rempart qu’il s’agit du « rempart du Cygne » (Rappelons que Bois citant Coston parlait déjà de « rempart du Signe » qui est en fait le même lieu puisque les deux orthographes coexistent)

Outre qu’il modifie, sans mentionner le fait, le texte sur lequel il appuie ses affirmations, Pichard n’instruit par ailleurs aucunement le lecteur de la raison et de l’origine de cette modification.

Dans une note en bas de page de son Napoléon de sa jeunesse (Paris, Ollendorf, 1907) Frédéric MASSON juge sévèrement les oeuvres de Claude Pichard en ces termes (note en bas de la page 177) :

« (1) Monsieur Pichard, maire d’Auxonne, qui a publié une brochure Napoléon Bonaparte à Auxonne (1ère édition Auxonne 1847, in-8 de 96 pages 2ème édition Auxonne 1857, in-16 de 100 pages), fait preuve des meilleures intentions mais manque absolument de critique et accepte sans contrôle toutes les légendes [...] »

Sans adhérer pleinement à ce jugement sévère émis par Frédéric MASSON, on est fondé à regretter que ce détail « rempart du Cygne » ait été ajouté par Claude PICHARD sans autre précision.

Notons par ailleurs que nombre de gazettes, autour de 1843, avant l’Album dolois ou après, publièrent en substance le même texte mais sans jamais parler du « rempart du Cygne ».

Citons, entre autres, à ce propos :

Le Spectateur de Dijon du 13 décembre 1843, L’Écho rochelais du 15 décembre 1843, L’Illustration du 13 janvier 1844, Le Moniteur Universel du 09 janvier 1844, le Nürnberger Kurier du 24 février 1844

Ce détail « tombé du ciel » ajouté par Claude Pichard, ainsi qu’un autre détail sujet à caution présent dans toutes ces publications, permettent de douter de la réalité historique de ce duel.

La suite dans un prochain article...

 

 

Martine SPERANZA avec la collaboration active de Claude SPERANZA

 

 

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Publié par Martine Speranza - Auxonne-Patrimoine - dans Napoléon Bonaparte
7 septembre 2022 3 07 /09 /septembre /2022 13:03

 

 

Un duel à la loupe : BONAPARTE contre GROSEY (2)

Scène d'un duel de légende.jpg

Scène d'un duel de légende.jpg

Comme nous l’avions mentionné dans notre précédent article, les références imprimées relatives à un duel Bonaparte-Grosey sont très nombreuses.

Un duel à la loupe: BONAPARTE contre GROSEY (1)

Nous en avons consulté de nombreuses, mais précisons qu’aucune de celles-ci n’était antérieure à 1840.

Il semblerait donc qu’un demi-siècle ait passé avant qu’une publication imprimée fasse mention de ce duel dont les protagonistes étaient morts depuis longtemps : Bonaparte en 1821 et Grosey en 1817 !

À tout seigneur, tout honneur ! Commençons modestement par citer une petite brochure publiée justement par un dolois.

On la doit à Julien Feuvrier alors qu’il était archiviste de la ville de Dole : FEUVRIER J., Napoléon Bonaparte à Dole, Paris, Champion, 1911 (disponible sur Gallica).

En page 6 de sa brochure, Feuvrier cite, parmi les Dolois que Bonaparte eut à connaître, deux de ses supérieurs au Régiment de la Fère à Auxonne : les capitaines « Jacques-Philippe-François Masson d’Authume » et « Claude-Joseph de Malet […] frère du général célèbre par ses conspirations contre Napoléon en 1808 et 1812 »

Et à propos de ces deux Dolois, il en ajoute un troisième en note, en bas de la même page.

Voici le texte de cette note : « le lieutenant Bonaparte eut occasion de connaître un autre Dolois, Denis Grosey, qui, dit-on, le blessa en duel d’un léger coup d’épée (M. BOIS Napoléon Bonaparte lieutenant d’artillerie à Auxonne, paris, Flammarion, s.d.) »

Précisons que l’ouvrage de Maurice Bois que cite Feuvrier parut en 1898.

Arrêtons nous à présent un moment sur cet ouvrage et son auteur.

Le Chef de bataillon Maurice Bois, ancien professeur-adjoint de géographie à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, est l’auteur de cet excellent ouvrage rédigé alors qu’il était en garnison à Auxonne au 10ème de ligne à la caserne Chambure (actuel Quartier Bonaparte depuis la fin des années 1930).

Et revenons à notre duel ! Aux pages 119 et 120 de son ouvrage, Bois évoque un différend entre Napoléon Bonaparte et le « lieutenant Belly de Bussy logé au-dessous de Napoléon Bonaparte [et qui] sonnait du cor au point d’assourdir ce dernier ». Différend, qui sans l’arbitrage des « camarades » aurait pu avoir un duel pour conséquence. Et qui nous ramènera au duel avec Grosey

En effet, passant d’un duel évité à un duel hypothétique, Bois renvoie en page 120 à une note en bas de page concernant un autre duel : « 1. Coston. Napoléon Bonaparte se battit en duel, avec un Dôlois nommé Denis Grosey, sur le rempart situé derrière la Tour du Signe. Bonaparte reçut un léger coup d’épée ».

Un aperçu en PDF du lieu du duel sur fond de plan-relief

Comme nous l’avons noté plus haut, c’est précisément à la note de Bois que fait référence Feuvrier  pour évoquer le duel de Bonaparte avec le Dolois Grosey, sans toutefois préciser le lieu.

Nos lecteurs pourront confronter les écrits des deux auteurs dans le PDF qui suit.

Restait à consulter l’ouvrage du Baron Coston Biographie des premières années de Napoléon, Bonaparte, Paris et Valence, 1840 pour vérifier la pertinence de la note du Chef de bataillon Maurice Bois. L’ouvrage de Coston est sur Gallica, vous pourrez vous-même vérifier !!

Après examen attentif, il semble bien que le Baron Coston n’ait jamais fait mention de ce duel dans son ouvrage de 1840 !

Il nous faudra donc rechercher ailleurs d’autres mentions de ce duel dans d’autres textes et nous n’y manquerons pas dans nos prochains articles !

 

Martine SPERANZA avec la collaboration active de Claude SPERANZA

 

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Publié par Martine Speranza - Auxonne-Patrimoine - dans Napoléon Bonaparte
4 septembre 2022 7 04 /09 /septembre /2022 16:58

 

 

 

 

Un duel à la loupe: BONAPARTE contre GROSEY (1)

 

 

 

 

 

Le duel Bonaparte-Grosey (gravure apocryphe).jpg

Le duel Bonaparte-Grosey (gravure apocryphe).jpg

Dans notre article du 11 septembre 2017 intitulé

 

« BONAPARTE À AUXONNE Passé, Présent...Avenir »  (Cliquer sur ce titre)

nous écrivions :

     « Notre blog vous propose une nouvelle version du Journal de l’exposition de 1988 [relatif au séjour de Napoléon Bonaparte à Auxonne de 1788 à 1791] ; c’est le même texte, mais les illustrations sont cette fois en couleurs et ce document de 13 pages vous est proposé au format pdf

Vous pourrez ainsi, grâce à ces documents, connaître les détails du séjour et l’empreinte  qu’il a imprimée dans la mémoire de la ville. Par la suite nous actualiserons ces connaissances  par la publication de nouveaux articles en approfondissant certains aspects. »

 

Nous avons depuis publié une suite intitulée

 

« BONAPARTE  A  AUXONNE ... suite 1- Dans le cercle de ses amis » (Cliquer sur ce titre)

   

Aujourd’hui, à l’approche des journées du patrimoine 2022, nous avons jugé opportun de contribuer à l’histoire du séjour de Napoléon Bonaparte à Auxonne de 1788 à 1791, en apportant un éclairage inédit et rigoureusement documenté sur un épisode souvent rapporté dans de nombreux écrits, mais dont il semble que le fondement historique reste encore à établir : le duel Bonaparte-Grosey.

 

Cette publication, réalisée avec la collaboration active de Claude SPERANZA, paraîtra incessamment dans les pages de ce blog

 

Martine SPERANZA

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Publié par Martine Speranza - Auxonne-Patrimoine - dans Napoléon Bonaparte
30 juin 2021 3 30 /06 /juin /2021 18:47

 

 

par Claude Speranza, auteur invité,

en collaboration avec Martine Speranza

 

 

 

POUR LIRE CE NOUVEL ARTICLE

CLIQUER SUR LE LIEN  CI-DESSOUS

Mots clés  : 

bastion, fortification irrégulière, Auxonne  (Côte d'Or), Vauban, Antoine (Joseph), d'Aspremont (ingénieur), Jombert (Charles-Antoine)

 

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Publié par Claude Speranza - dans Fortifications
2 novembre 2020 1 02 /11 /novembre /2020 17:31

Les fortifications d'Auxonne   2- FRONT ROYAL

LES FORTIFICATIONS D'AUXONNE  - 2 -

C'est le front des fortifications entre la tour du Cygne ( ou du Signe) au nord-est et la tour du Béchaux au nord-ouest.

Le projet de l'ingénieur d'Aspremont en 1673 est de renforcer  la Tour du Cygne par un important  bastion et de porter plus en avant le tracé d'un nouveau front, partant de la tour en direction de la Saône.

 

Ce  nouveau front portera, suivant l'usage, le nom de Front Royal

en l'honneur de Louis XIV.

Front avant 1673 et Front Royal projeté (achevé en 1679) - SHD Vincennes Front avant 1673 et Front Royal projeté (achevé en 1679) - SHD Vincennes

Front avant 1673 et Front Royal projeté (achevé en 1679) - SHD Vincennes

L'ancien front est composé de plusieurs éléments :

2 grosses tours, 5 petites tours et 1 porte

 

à savoir

 

1- La tour du Cygne (ou du Signe)

classée Monument historique le 28 mars 1939

 

C'est la vieille Tour Chatillon attestée dés 1375,  renforcée en 1525 avec un parement à bossages orné d'une salamandre, emblème de François 1er, que l'on peut voir sur la partie nord-est, en hauteur et proche du raccord avec l'enduit.

La toiture qui couvre la tour depuis peu de temps est provisoire et la protège des infiltrations des eaux de pluie.

La salamandre de la Tour du Cygne en 2020
La salamandre de la Tour du Cygne en 2020
La salamandre de la Tour du Cygne en 2020

La salamandre de la Tour du Cygne en 2020

ensuite

 

2- La Porte de Flammerans dont on a aucune représentation en élévation

 

ensuite

les 5 petites tours qui seront démolies en 1759  :

3- Tour Prelot,

4- Tour Malpas,

5- Tour Grippon,

6- Tour Chalofflot,

7- Tour Pavillon

 

8- Tour du Béchaux  grosse tour qui renforce  le mur d'enceinte et contrôle l'entrée des eaux de la Petite Saône. Il n'en subsiste aujourd'hui que des éléments souterrains et l'ancienne voûte de l'entrée des eaux.  

 

Pour plus de détails sur la Tour du Béchaux 

CLIQUER ICI

________________________________________________________________________________

 

FRONT ROYAL 1673-1679

 

6 années sont nécessaires pour réaliser les travaux projetés

(les chiffres et les lettres renvoient au plan de 1679 ci-dessous)

 

- 3 nouveaux bastions sont construits F, G, H pour fermer ce front nord

- les ouvrages extérieurs Q, R, S, T, V pour  défendre ces bastions

- la Porte Royale 13 pour entrer et sortir de la place forte du côté de la Comté

 

Plan d'Auxonne en 1679 SHD-Bibliothèque du Génie - Réserve Atlas 98a

Plan d'Auxonne en 1679 SHD-Bibliothèque du Génie - Réserve Atlas 98a

La vue est prise depuis la terrasse de la Tour du Cygne où sont les canons en regardant la Saône

La vue est prise depuis la terrasse de la Tour du Cygne où sont les canons en regardant la Saône

F - Le Bastion du Cygne 

 

(G sur le Plan de 1679) Situé à l'angle nord-est. C'était, depuis toujours, le point faible de l'enceinte d'Auxonne, malgré les dimensions de la tour qui a subi un  renforcement considérable au 16e siècle ; ici pas de zones marécageuses, pas de rivière pour empêcher l'ennemi d'approcher. Le projet d'Aspremont en 1673 est de renforcer cette tour par un important bastion et de porter plus en avant le tracé d'un nouveau front, partant de la Tour du Cygne en direction de la Saône. 

Ce bastion est le seul des huit bastions de la ville à avoir cette forme en losange, du fait du peu de largeur qu'il a entre les deux épaules.. Commencé par d'Aspremont en 1673, c'est le premier bastion à avoir été achevé en 1679. Il est en grande partie détruit : il ne reste que l'épaule et le flanc qui regardent  du côté du Bastion du Gouverneur.Il fait  partie du domaine militaire.

Bastion du Cygne & Bastion Royal - Musée des Plans Reliefs - Paris  Photo C. Carlet

Bastion du Cygne & Bastion Royal - Musée des Plans Reliefs - Paris Photo C. Carlet

G - Le Bastion Royal

 

(G sur le Plan de 1679)  Il fait aussi partie encore aujourd'hui du domaine militaire. C'est un bastion créé de toute pièce par d'Aspremont. Avant 1673 le tracé de l'ancienne enceinte était bien plus à l'intérieur de la ville, joignant la Tour de Flammerans ( = Porte Royale) à la Tour du Béchaux.  Cette partie de vieux mur a été démolie en 1759. Un vaste trou d'eau, appelé le Creux des Capucins (du nom d'un couvent tout proche) occupait l'intérieur du Bastion.

Une contregarde revêtue en pierre (S sur le Plan de 1679), une tenaille R entre le Royal et  le Cygne et une tenaille T entre le Royal et le Béchaux protégeaient ce front.

 

Pour en savoir plus LIRE sur ce Blog

l'article "La Contregarde du Front Royal"

 

H - Le Bastion du Béchaux

 

(H sur le Plan de 1679)
Ce bastion tient son nom de la grosse tour du Béchaux qu'il a incorporée dans une des ses faces, il n'a pas une forme régulière et montre l'adaptation courante des formes à l'existant. C'est d'Aspremont qui l'a commencé et Vauban qui l'a terminé. Son revêtement a été complètement refait au 19e siècle. Ce bastion est le seul à avoir conservé son parapet.

 

26 - Entrée de la Petite Saône

 

(26 sur le plan de 1679)
Le système des eaux pour alimenter les fossés de la place était complexe et d'Aspremont, selon Vauban, n'avait pas bien maîtrisé le sujet. En 1679, Vauban ordonne donc de creuser les fossés plus profondément pour qu'il y ait une plus grande quantité d'eau.

 

(V sur le plan de 1679)

L'entrée de l'eau pour les fossés était protégée par un batardeau en trapèze remplacé en 1845 par  l'ouvrage actuel . La Petite Saône elle, pénétrait dans la ville par une voûte sur la face du Bastion, une grille protégeait l'entrée.  Un petit canal alimentait  un moulin m (construit en 1789), c'est aujourd'hui l'entrée de la Petite Saône.
 

_____________________________________________________________________________

 

 

La Porte Royale

(3 sur le plan de 1679) est la porte pour entrer et sortir

de la place forte du côté de la Comté.

 

 

C'est à cet édifice le plus remarquable du Front Royal

que nous consacrerons la prochaine fiche

 

Les fortifications d'Auxonne  3 - PORTE ROYALE

 

 

Auxonne Porte Royale 1676-1717 - Entrée nord de la place forte - Classée Monument Historique

Auxonne Porte Royale 1676-1717 - Entrée nord de la place forte - Classée Monument Historique

Texte et photos (sauf mention) : Martine Speranza   /  2 novembre 2020

Mots clés : Auxonne (Bourgogne), place forte, fortifications, Vauban, d'Apremont, architecture militaire, bastion

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Publié par Martine Speranza - Auxonne-Patrimoine - dans Fortifications
28 août 2020 5 28 /08 /août /2020 18:40

 

Les fortifications d'Auxonne   1- APERÇU HISTORIQUE

 

Au 12ème siècle Auxonne, dans la mouvance du Comté de Bourgogne, est défendue par une simple levée de terre hérissée de palissades et protégée par un large fossé, mais en 1237 le duc de Bourgogne fait de la ville une tête de pont, sentinelle du Duché sur la rive gauche de la Saône. Pendant plusieurs siècles les Auxonnais perfectionnent  et renforcent cette enceinte, lui substituant des remparts maçonnés, avec 23 tours, 2 tournelles et 4 portes.

En 1479, lorsque Louis XI conquiert la Bourgogne, Auxonne devient française et ville frontière face aux terres d'Empire qui englobent la Franche-Comté. Le roi dote la ville d'un château adapté aux nécessités nouvelles de l'artillerie. Au 16ème siècle, au temps de la grande lutte entre François Ier et Charles-Quint, on renforce les tours médiévales en édifiant des boulevards en terre, sur le front nord et derrière le Château

Tibériade de Bredin, dite Tableau de la Levée - Archives municipales d'Auxonne - Peinte par Euvrard Bredin en 1575

Tibériade de Bredin, dite Tableau de la Levée - Archives municipales d'Auxonne - Peinte par Euvrard Bredin en 1575

La Guerre de Trente Ans (1618-1648) rend à Auxonne son rôle de couverture du royaume à l'est. En 1635 et 1636 on construit de grands ouvrages qui préfigurent les bastions et un ravelin couvrant la sortie du Château.

Auxonne en 1638 - BnF - la couleur jaune figure les ouvrages en projet

Auxonne en 1638 - BnF - la couleur jaune figure les ouvrages en projet

Lors des deux conquêtes successives de la Franche-Comté (1668 et 1674), Auxonne est le point de passage obligé de l'artillerie et des troupes et quand la guerre éclate contre la Hollande, quand les Impériaux menacent envahir  la Bourgogne et la Champagne, Louis XIV dépense de 1673 à 1679 des sommes considérables  pour fortifier la ville. En 1670 déjà, le Chevalier de Clerville, Commissaire général des fortifications fait un projet d'augmentation à la demande de Colbert, mais en 1673, c'est le comte d'Aspremont qui est chargé de renforcer la place d'Auxonne et de la mettre "en état de ne pas craindre les attaques de l'ennemi". Le projet d'Aspremont incorpore les ouvrages extérieurs de 1636 à de nouveaux bastions et en crée d'autres, agrandissant la ville au-delà de l'enceinte médiévale, du côté nord. Mais les travaux avancent très lentement et lorsque d'Aspremont meurt en juin 1678, la place est loin d'être achevée.

Auxonne 1673 Plan de la ville avant travaux Service historique de la Défense Vincennes

Auxonne 1673 Plan de la ville avant travaux Service historique de la Défense Vincennes

Auxonne "1677 pour rendre compte" Service historique de la Défense Vincennes

Auxonne "1677 pour rendre compte" Service historique de la Défense Vincennes

C'est Vauban qui lui succède dans la direction des travaux. Il est déjà venu à Auxonne en 1668 et en 1675 pour donner son avis, il connaît donc les lieux. Il revient à Auxonne en janvier 1679 "pour voir ce qu'il reste à faire" et prend la direction des opérations. Il constate que si certains bastions sont bien avancés, un seul est terminé, et les plus anciens sont encore à rattacher au corps de la place, les vieilles courtines sont à remplacer, les ouvrages extérieurs à faire et les fossés à aménager. Il dote la place d'Auxonne des bâtiments indispensables : casernes, corps de garde, arsenal et reconstruit le pont sur la Saône.

De nombreux mémoires et plans signés de Vauban et adressés au roi proposent des améliorations qui concernent surtout le système des eaux des fossés et d'importantes augmentations (1699) : deux ouvrages à cornes auraient coiffé les bastions du Cygne, de Notre-Dame et un troisième aurait protégé l'entrée du pont, mais ils n'ont jamais été édifiés.

Auxonne Plan d'augmentation 1699 par Vauban - Service Historique de la Défense Vincennes

Auxonne Plan d'augmentation 1699 par Vauban - Service Historique de la Défense Vincennes

Par la paix de Nimègue (1678-1679, la Franche-Comté devient officiellement  française, Auxonne n'est plus ville frontière. Vauban fortifie Besançon et fait des projets pour Belfort, nouvelle place forte destinée à barrer la porte de la Bourgogne aux Allemands.

Si le rôle de ville frontière est terminé pour Auxonne, sa position géographique lui permet de devenir  un important dépôt d'artillerie :  "très bien situé à l'égard de la ville qui est un lieu caché où l'on ne s'avisera jamais de deviner — écrit Vauban à Louvois en 1687 — qu'on y fasse là des équipages d'artillerie pour la Catalogne, l'Italie, l'Allemagne et la Franche-Comté".

Auxonne 1760 - Service Historique de la Défense Vincennes

Auxonne 1760 - Service Historique de la Défense Vincennes

La place d'Auxonne sera à nouveau augmentée et renforcée après le siège de 1815, mais c'est en 1871 que la place jouera pour la dernière fois un rôle militaire avant d'être déclassée en 1895. On commença alors la démolition des fortifications, à la recherche d'un essor économique qu'elles semblaient entraver. C'est la guerre de 1914-1918 qui arrêtera la démolition des fortifications.

Plan d'Auxonne Projets 1865 - Service historique de la Défense Vincennes

Plan d'Auxonne Projets 1865 - Service historique de la Défense Vincennes

Plan d'Auxonne joint à la convention de déclassement 1895 - AMA

Plan d'Auxonne joint à la convention de déclassement 1895 - AMA

AIDE A LA LECTURE

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Bibliographie : Les fortifications d'Auxonne et Vauban par Martine Speranza in Mémoires de la Société d'Emulation du Doubs Histoire et Patrimoine comtois - Nouvelle série n°50 – 2008

Auxonne, iconographie de la frontière (1477-1678)  par Martine Speranza in  Chastels et maisons fortes  5 – Centre de Castellologie de Bourgogne  2015

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Publié par Martine Speranza - Auxonne-Patrimoine - dans Fortifications
4 mai 2020 1 04 /05 /mai /2020 17:13

 

 

La peste de 1720 en Provence

 

A la fin de l'été 1720 une épidémie de peste ravage la Provence, menaçant la France tout entière. D'abord cantonnée dans le Midi provençal à Marseille, la peste contamine ensuite les villes d'Arles, Aix-en-Provence, Toulon, Avignon, le Languedoc et le Comtat, puis le Gévaudan où elle s'éteint à la fin de 1722, après avoir fait près de 100 000 victimes.

La peste de 1720  est la dernière grande épidémie de peste enregistrée en France.

 

En 1722, à plus de 100 lieues de là, Auxonne est une petite ville de Bourgogne, bien forte derrière ses fortifications achevées par Vauban. Ville d'étape pour la troupe, ville de passage pour le commerce, elle est fermée de trois portes qui permettent aux voyageurs d'entrer et de sortir de la ville : la Porte de France, la Porte de Comté et la Porte royale. C'est un lieu de passage pour circuler vers la Comté et vers la Suisse, mais cette année 1722 nous y trouvons des postes de garde renforcés.

Auxonne par Royer en 1719, Porte de France sur le front de Saône sous la lettre C

Auxonne par Royer en 1719, Porte de France sur le front de Saône sous la lettre C

Auxonne - La Porte de Comté, entrée Est de la ville du côté de la Franche-Comté

Auxonne - La Porte de Comté, entrée Est de la ville du côté de la Franche-Comté

Aujourd'hui les Archives municipales d'Auxonne conservent, sous la cote Liasse 104 d'un dossier intitulé  Epidémies,  un Registre manuscrit daté de 1722, composé de plusieurs cahiers rassemblés et cousus ensemble après coup, sans ordre chronologique sous le titre suivant :

 

"Cahiers de contrôle et registres des noms des étrangers et des marchandises qui entrent dans la ville d'Auxonne"

 

Malheureusement ce document n'est pas consultable du fait de l'épidémie de Coronavirus qui sévit quand j'écris cet article, car les archives municipales sont fermées au public. Cependant, j'ai pu utiliser un autre document conservé à la Bibliothèque municipale d'Auxonne dans le Fonds Pierre Camp.

[ Pierre CAMP a été l'historien d'Auxonne et du Val de Saône et j'ai pu rassembler toutes ses notes manuscrites, copies des archives qu'il consultait dans toute la France, pour constituer ce fonds conservé par la Bibliothèque municipale d'Auxonne.]

 

VOIR ci-dessous un article sur Pierre CAMP (1915-2010)

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Description du document

 

Le document dont nous vous présentons ci-dessous les deux premières pages est un intermédiaire entre le document original et le lecteur, c'est une compilation : dans le cas qui nous intéresse, Pierre Camp a déchiffré et lu ces registres qui datent de 1722 et il les a copiés et/ou résumés en faisant des choix d'historien de métier, le tout transcrit avec une écriture extrêmement lisible. Le document se présente sous la forme de 22 fiches de bristol sur lesquelles Pierre Camp a copié les informations contenues dans le document original des Archives municipales.

Cahiers de contrôle et registres des noms des étrangers et des marchandises qui entraient dans la ville d'Auxonne - Page 1

Cahiers de contrôle et registres des noms des étrangers et des marchandises qui entraient dans la ville d'Auxonne - Page 1

Cahiers de contrôle et Registres des noms des étrangers et des  marchandises qui entraient dans la ville d'Auxonne - Page 2

Cahiers de contrôle et Registres des noms des étrangers et des marchandises qui entraient dans la ville d'Auxonne - Page 2

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Contenu du document

 

Ces registres sont des listes de noms de personnes  et de marchandises

qui entrent et sortent d'Auxonne par les portes citées plus haut.

Encore des listes ! me direz-vous.

Mais l'amateur d'archives aime les listes et les inventaires

pour leur pouvoir évocateur de produire des images.

Faites un essai : lisez quelques pages à la suite

et peut-être verrez-vous surgir des images ?     

 

CHRONOLOGIE

 

Ne pas oublier que les fiches de 1 à 22 suivent le calendrier dans le détail des portes mais pas la chronologie générale attendue : on peut les remettre en ordre comme suit:

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Porte de Comté : du 5 mars au 25 sept. 1722 soit les fiches 12 à 16, 17 à 19, 1 à 3

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Porte de France : du 4 mars au 28 sept. 1722 soit les fiches 7 à 12, 16 à 17, 4 à 7, 20 à 22

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Au fil de votre lecture  vous pourrez apprendre par exemple le fonctionnement des bureaux de santé qui concerne toutes les villes de France.

A Paris, au Palais-royal, c'est le Régent - Louis  XV n'est pas encore sacré roi - qui crée en janvier 1721 un Bureau, puis un Conseil de Santé présidé par le Chancelier, pour prendre toutes les mesures nécessaires  pour lutter contre l'épidémie. On organise alors des Bureau de santé en France, à toutes les échelles, grande ou petite ville.

Les mesures préventives au passage des portes sont le contrôle du billet de santé daté pour les personnes et le contrôle des marchandises

plombées et scellées

 

p.01 "Le 18 juillet, de la Ramisse prêtre monte la garde à la Porte de Comté en qualité de capitaine pour satisfaire aux  ordres de M. le Comte de Tavannes" au sujet de  la maladie contagieuse pour empêcher d'entrer dans la ville d'Auxonne aucuns hommes ou femmes qui ne soient  munis d'un billet de santé"

Les voyageurs de passage doivent être  munis de billets de santé délivrés par le curé. Ils doivent indiquer où ils se rendent.

p.22 la même liasse comporte plusieurs exemplaires de l'ordonnance sur la garde prescrite contre la maladie contagieuse par le lieutenant général Henri Charles de Saux, comte de Tavannes, le 22 février 1722.

Des règlements contemporains contre la contagion, pris à Dijon, disent que la contagion venait de la Provence.

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Au fil de votre lecture vous serez intrigué ou charmé par la vivacité des marquises de Dole et de Lamarche, amusé par la pompe du duc de Luynes ou  bien étonné du titre et du costume de  l'ermite

 

18 mars 1722 Le cocher de Mme la marquise de Brun avec un postillon et 6 chevaux disant s'en aller à Lamarche p.13 Porte de Comté

24 mars 1722 Mme la Marquise de Druye et son domestique venant de La Marche avec leurs billets de santé de la ville de Dijon en date du 19 mars

le même jour Mme la Marquise de Brun avec son cocher et un postillon venant de La Marche avec leurs billets de santé de la ville de Dole en date du 19 mars pour rentrer à Dole p.09 Porte de France

28 juin 1722 Le marquis de Tavanes, son fils et 3 domestiques venant de Dole et allant à La Marche p.19 Porte de Comté

23 juillet 1722 passage de Madame la Marquise de Brun avec ses domestiques et son équipage, allant à La Marche p.01 Porte de Comté

Pour en savoir plus sur les  affaires de famille de la marquise de Brun et de sa fille Voir Les seigneurs et la seigneurie de Lamarche-sur-Saône par Pierre Camp, Dominique Guéniot éd. 1985 p. 173-188

____________

27 mai 1722 Entrée de M. le duc de Luynes accompagné de 4 personnes venant de Chaumont en Bassigny p.17 Porte de France

27 juin l'équipage du duc de Luynes sous la conduite de 2 gentilshommes, 2 officiers et 5 hommes de livrée et un petit garçon d'office + Claude Arsan rôtisseur de Mr le duc de Luynes p.18-19  Porte de Comté

___________

16 avril 1722 le nommé Joseph Faucout dit Durand gardiateur solitaire  de l'église St-Pierre, ancienne paroisse de Broye, habillé en ermite, âgé de 25 à 30 ans, cheveux bruns, taille médiocre est passé muni d'un certificat de santé signé Charles Roussel, curé de Broye, retournant à son ermitage p.14-15 Porte de Comté

 

DECOMPTE DES VOYAGEURS

 

Tous ces voyageurs qui entrent ou sortent de la ville se mêlent aux  voituriers qui transportent toutes sortes de marchandises, tandis que "le carrosse", c'est à dire la diligence, continue son pénible chemin sur des routes qui ne seront construites qu'après 1727.Le décompte des voyageurs qui font enregistrer leur passage peut être évalué à

367 voyageurs : ce sont des voituriers de fromage parmi les plus nombreux, des voyageurs suisses, des marchands locaux ou ambulants, des pèlerins sur la route pour St Jacques de  Compostelle, Ste Reine en Auxois ou St Claude en Comté, quelques officiers, peu de militaires, des ouvriers à la recherche d'ouvrages - vitrier, faucheur, tailleur de pierre et d'autres ...

 

Supplément - NOMS DES AUBERGES CITEES

p.01     3 logis aux Granges / Patin

p.14    3 cabarets la Porte de Comté / Claude Patin, Claude Lambert surnommé Gavot, veuve Bergeret

p.3   logé au Dauphin

p.4   logé au Duc de Lorraine

p.6  logé A la grande Lochère

p.7  logé au Cheval blanc

p.7  logé chez l'hôte à l'enseigne  de la Ville de Lyon

p.8  logé Aux trois Maures

p.8  logé Au duc de Lorrraine

p.9  logé à la Lochère

p.9  logé Au Griffon

 

 

Le document est riche d'informations  de toutes sortes,

notamment pour l'histoire du commerce.

Je vous souhaite une bonne lecture !

 

 

Ci-dessous le texte des 22 fiches ou pages en intégral en pdf

Mots-clés :   Peste de 1720, épidémie, billet de santé, commerce, marchandises, patentes, registre de passage, Auxonne, Bourgogne, fromage de Comté, voyageurs suisses 04/05/2020 Commentaires  Martine SPERANZA - Photos Collections particulières

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Publié par Martine Speranza - Auxonne-Patrimoine - dans Epidémies

Auxonne : Histoire & Patrimoine

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  • : La Petite Fabrique de l’Histoire est le blog historique de Martine SPERANZA créé en 2011. Depuis juin 2021, elle s'était adjoint la collaboration de Claude SPERANZA, son mari. Après le décès de Martine survenu le 16 mai 2023, Claude s'efforcera de poursuivre l'activité de La Petite Fabrique de l’Histoire. Martine SPERANZA est auteure de diverses publications relatives à l'histoire locale.
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